mercredi 19 mars 2008

Délires abyssaux mélanophiles

La bête noire rampe et agonit dans l'obscurité latente offerte par mon ombre décharnée sous une lune cadavérique. La bête noire essaie de se frayer un chemin de ses griffes acérées au travers de mon crâne sacrifié sur l'autel de la solitude abjecte et visqueuse comme les larves putrides qui s'extraient de mes espoirs les plus démentiels. La bête noire creuse sans cesse au fond de mon être dont les balbutiements étouffés et morbides se reflètent dans le miroir de ma conscience écrabouillée par des années de réflexions stériles. La bête noire lacère, déchire, écorche, griffe, mord, tord le peu de vie qui reste encore dans mon corps mort et offert en offrande aux Dieux nécrophages et invisibles qui vivent au delà des plaines glacées de ma volonté. La bête noire sort enfin, rampe d'abord et c'est un bien fou que de la voir se débattre à la lumière du soleil levant qui éclaire maintenant le cimetière froid qui trône au sommet de mon âme. La bête noire se débat et se roule par terre en agonisant comme une bête apeurée qu'on aurait rouée de coups. La bête noire émet des cris d'une horreur à peine descriptible qui font échos à l'effroi ressenti par le nouveau né à qui la mère vient égoïstement de donner naissance. La bête noire veut rentrer et rester de nouveau dans l'antre immonde mais si rassurant de ma carcasse décomposée. La bête noire dans un dernier effort, s'agrippe et me grimpe dessus, griffes et crocs frénétiquement enfoncés dans ma chair. La bête noire arrive à la hauteur de mon cœur et dans un ultime effort y plonge en faisant exploser mon thorax à la hauteur du plexus solaire d'où s'échappe des flots continus d'un sang noir et opaque. Tous mes viscères essaient de s'échapper à la vue de la bête noire qui pénètre comme une foreuse à pétrole. Le sang explose en gerbes fabuleuses et c'est une douche maintenant pourpre qui arrose le béton alentour. La bête noire a repris de son poil, plus noir qu'une nuit sans lune où l'orage menace de recouvrir de ses nuages de plomb toutes vies abandonnées à sa merci. La bête noire continue son carnage, son massacre, son génocide, et moi je regarde le soleil qui se lève, souriant comme un imbécile heureux qui ne comprend pas qu'on abuse de sa gentillesse depuis si longtemps. La bête noire a repris le contrôle de mon esprit, de mes sens et de mes membres.
Le soleil est déjà en train de se coucher et j'assiste au plus beau des crépuscules. La bête noire, tapie au fond de moi fixe de ses yeux le ciel qui s'assombrit et dans lesquels se reflète une nuit sans étoiles.

Texte écrit d'une traite en écoutant "The Hate" par Die Form. Seule l'orthographe a été revue.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aime!

Anonyme a dit…

hmmm...
Mais que penserais la bête noire d'un bon coup de peinture acrylique rose indélébile que penserait-elle si ell devenait rose acrylique que serait-elle indélébilement rose?

Luzbel a dit…

Ca pourrait etre fun en fait: j'ai relu mon texte en changeant "noir" en "rose". Ca a un cote grotesque et malsain, j'y reflechirai par la suite;)
Par contre noire, rose ou vert pomme, ca ne change pas sa nature.

Anonyme a dit…

Wow la photo! très belle!

Anonyme a dit…

Je cautionne, ovationne, bichonne et subventionne cette idee bonne et polissonne,
tant me bidonne que je mictionne ;
rose plutot que noir ca cartonne.

"La bête rose a repris de son poil" !

Luzbel a dit…

La photo: speciale dedicace marie-eirma...euh...?

Ralouf, on ne "rap" pas sur mon blog. On n'y urine pas non plus.